Moulage du cheval de Maryline

 
Après plus de deux ans d'attente, le cheval de Maryline va être enfin tiré en ciment. Le fils de Marie-France, Sean, vient de terminer l'armature vraiment imposante. Une fois le ciment blanc et le sable clair achetés, nous pensions commencer la lourde opération mardi après-midi. C'était sans compter un petit détail : l'antirouille ! 

Mais le problème s'avère un tantinet gênant : l'armature a été conçue pour rester bloquée à l'intérieur du moule. Impossible de la sortir et de l'enduire d'antirouille. Marie-France est alors partie récupérer une disqueuse et Philippe s'est chargé de couper le fer sous un déluge d'étincelles. 

Enfin libérées, Maryline a pu peindre les tiges qui allaient être coincées dans le ciment. Le reste est resté protégé par du cellophane.


Deux jours après, les deux compères se retrouvent à l'atelier pour le grand moment : le tirage. Comme pour une opération chirurgicale, Marie-France et Maryline ont répété toutes les étapes en préparant l'espace et les outils.


Un impératif s'imposait : déplacer le moins possible le moule qui allait peser son poids et pouvoir le basculer à la verticale sans qu'il ne tombe. 
L'idée s'est présentée de le placer sur deux poubelles de terre ouvertes et d'en prévoir une autre fermée avec des morceaux de bois pour assurer l'horizontalité de la tige de l'armature. Se placer à la verticale du support de l'étagère nous aurait aussi permis de bloquer le haut de la tige avec du fil de fer pour éviter tout basculement. Une précaution supplémentaire.
Une fois au point, en théorie, nous avons commencé l'opération : savonnage du moule et préparation du ciment blanc. (1 pot de ciment et 2 pots de sable)


Le moule le plus profond une fois en place sur les poubelles, nous avons rempli les espaces difficile : tête, pattes, queue. Sans oublier d'enfoncer une tige de fer dans la patte arrière. Puis un lit de ciment est venu compléter l'ensemble. 
Il a fallu ensuite poser et rentrer l'armature dans le cou et la patte avant. C'est cette dernière partie qui a posé le plus de problème, car trop de temps était passé à remplir le ventre d'une bonne épaisseur : le ciment avait commencé à se durcir. Il a fallu que Maryline creuse un peu le dedans de la patte pour pouvoir enfoncer le fer avec force. Inconvénient ? Aucune assurance que la tige soit assez loin de la surface pour ne pas être visible. De même pour celle de la queue... 
Elles ont continué à remplir le ventre, coinçant ainsi un peu plus l'armature. 


À ce stade, Elles ont poursuivi en remplissant l'autre partie du moule surtout les pattes et un peu la queue. En un tour de main, la deuxième partie du moule s'est emboîtée sans trop de problème. Elles ont passé des élastiques tout autour pour bloquer l'ensemble. 
Pour maintenir l'armature en place et qu'elle ne s'enfonce pas en passant à la verticale, Maryline a scotché des bois d'une épaisseur suffisante, mais pas trop, pour éviter de boucher le trou qui allait servir à remplir le ventre de ciment.


Et voilà le moule en position de gavage ! À l'aide de pots souples, elles ont rempli l'espace intérieur tout en fourrageant dedans à l'aide d'une tige en bois pour que le ciment atteigne tous les espaces vides.


Finalement, elles n'ont pas eu besoin d'attacher l'armature. Elles ont simplement calé le moule avec des barres de bois.
Au démoulage, c'est la déception. Des espaces sont restés vides de ciment : des bulles d'air ont bloqué son avancée sur la tête, sur des sabots. Il aurait fallu garder les cheminée ouvertes pour qu'il s'évacue. Maryline a tenté de rattraper les manques, mais le rendu est beaucoup moins beau : granuleux et certains détails sont effacés.